vendredi 25 février 2011

Ce qui sous mes yeux se tient

Plus tard, vous écrirez des livres,
certains seront pure douleur,
d’autres tenteront d’expliquer
peut-être même de justifier
ce qui sous mes yeux se tient


Plus tard vous ferez du cinéma
d’interminables documents, parfois,
comme une tentative
de nommer l’indicible,
certains seront glaciaux,
et je vous crois capables
de tenter le comique avec
ce qui sous mes yeux se tient


Plus tard, nous parlerons
ceux qui le pourront
vous raconteront
ce qu’ils virent et vécurent
et vos oreilles incrédules
ne les entendront pas
vous voudrez vous garder
de ce que vous avez laissé faire,
ce qui sous mes yeux se tient


Plus tard vous nous rendrez justice
vous ferez
de nouveau
de nous,
des Hommes,
même si le numéro
dans notre peau gravé
jamais ne s’effacera,
loin, très loin, de
ce qui sous mes yeux se tient


Aujourd’hui, tout est là,
Hommes étiques
femmes au vent dispersées,
enfants effacés
à jamais sans jeunesse
sans avenir,
la lutte de chacun,
quotidienne,
implacable,
pour seulement apercevoir
le soleil d’un lendemain,
et, le pire, peut-être,
l’insolente santé de nos bourreaux
voilà
ce qui sous mes yeux se tient

mardi 15 février 2011

Le silence
des horloges
electroniques,
c’est un truc
de marchand
pour nous faire
oublier
le temps
un cautère
sur une âme
en peine,
une chose,
au hasard
inventée,
qui nous plut
à cause
de la dose
d’oubli
qu’elle contient.