dimanche 22 novembre 2015

Le chien


Je suis le chien sauvage et fier
le chien épris de liberté
enfant d’une louve
solitaire et sans meute
je suis celui qui ne mord
que la main qui le nourrit
ou qui le flatte
parce qu’il sait
intimement et irrémédiablement
que la pulsion
qui la pousse
à se tendre
n’a comme intention
séculaire et invariable
que de l’apprivoiser
Je ne suis pas certain
du fond de mon isolement
qu’appeler cela poète
soit tout à fait justifié
et sais qu’il s’agit
encore et toujours
d’une manœuvre
visant à ma soumission







jeudi 5 février 2015

La fin


La mort n'est le début de rien.
Pour lui, la mort, ce fut
une étrange et curieuse
envie de se vider
et, n'écoutant que son envie,
ce fut un siège,
un effort modeste
lorsqu'il comprit, en un éclair
que ce qu'il avait envie d'expulser
n'était autre que sa vie.
Son cœur a lâché
avant que de tomber
dans la cuvette.
L'homme s'est affaissé,
est tombé de son trône,
et c'est ainsi qu'on l'a retrouvé,
ridicule, comique,
au pied du siège,
culotte sur les souliers,
il s'en était allé.
Ça n'a fait rire personne.

vendredi 23 janvier 2015

Mâle abhorré


Je ne me souviens pas m'être dit,
un jour, celle-là, je la saute
Je pense n'avoir jamais ressenti,
même au moment crucial,
ce désir impérieux de la lui foutre
à tout prix
Ce dont je garde, par contre,
un souvenir ardent,
c'est le trac, le vertige,
de devoir, justement,
la mettre dedans.....
Tout un chacun, parmi les mâles,
s'accorde, à peu de frais,
une part féminine....
Si c'était vrai,
L'homosexualité passerait
dans le clan du normal,
si c'était vrai,
il n'y aurait, tout bêtement,
plus aucun viol.....
Si c'était vrai,
mes potes de Charlie
ne seraient pas morts.....
Moi, pourtant,
cette part féminine démesurée
ne m'a jamais empêché d'avoir
une sexualité hétérosexuelle
convaincue et épanouie.
Non, non, non
Pascal Pratz n'est pas mort
car il bande encore
car il bande encore.
Seul bémol,
son refus d'assimiler
le verbe bander
à la turgescence....


Hommage déguisé à Luz et ses paroles à l'enterrement de Charb.