mercredi 3 octobre 2012

Envol

Tu me dis qu’il faut vivre
que le plaisir de vivre est dans chaque instant
que l’air qui entre en mes bronches
est à lui seul un absolu
tu me dis que rien d’autre
ne peut raisonnablement compter
tu me dis que ce qui me manque
me manquera toujours
a pour nom légèreté
tu me dis que le poids de la vie
est devenu trop lourd pour toi
tu me dis que tu n’en peux plus
de ma mélancolie lunatique
Tu me dis au revoir
et tu t’envoles par la fenêtre
dans le total aveuglement
de ta grâce rêvée
vers ton avenir de papillon tragique

mercredi 5 septembre 2012

Feuille d'été

Le papier s’est échappé
par la fenêtre
à cause d’un vent mauvais
ennemi de l’écrit
un vent taquin
adepte de Kipling
venu le cueillir sur le coin de ma table
il virevolte et tombe
avec la grâce d’une feuille d’automne
ce n’est pas l’automne
jamais ne le reverrai
déjà parti plus loin
que le bout de la rue
dessus j’avais inscrit
pattes de mouches
toutes les idées d’une semaine entière
des débuts de poèmes
des idées de romans
des premières phrases
important, les premières phrases
n’ai plus qu’à m’y remettre
fouiller ma cavité
tout retrouver
tout reconstituer
tout réinventer
tout recommencer
le vent fripon
m’a tout déshabillé

jeudi 12 juillet 2012

Nouveauté

Il se nomme : Recuerdos ( en couleurs)
Les illustrations sont de Cathy Garcia
Ed. du Petit Véhicule 
44 pages - Reliure à la chinoise -  11€



Pour le commander, un mail ICI ou LA

samedi 30 juin 2012

Très grand jour pour moi : je suis officiellement poète. D’aucuns le savaient, m’ont encouragé, même, et c’est aujourd’hui une réalité. J’ai reçu hier le premier exemplaire de ce qui sera mon premier recueil de poésie. Ça devrait ressembler à ça :


Version non définitive, en cours de dernières corrections, vous devriez en entendre parler par là assez rapidement.

Un extrait ici

Recuerdos (en couleur) - Illustrations de Cathy Garcia
Editions du Petit Véhicule - 45 pages- 11€

vendredi 23 mars 2012

La rose OU le réséda

Rose je suis née
un matin de printemps`
lentement éclose
au soleil levant
sur mes pétales velours
la rosée s’est posée
pour mon tout premier jour
la nature m’a fêtée
ouvrant mon coeur au vent
j’épanouis mon vase
quelque insecte errant
y vient pour son extase
et, en parcourant ma corolle,
en innocence me reproduit
prépare le jour hélas inscrit
où graines tomberont au sol
et puis s’en vient le soir
premier soir de ma vie
et, geste obligatoire,
je referme mon huis
mon coeur souffre déjà
de cette fermeture
au monde que ma joie
impose comme fêlure
au lendemain matin,
de nouveau, mon corps s’ouvre
mais mon espoir est vain
aucun oeil ne me couvre
pourquoi vivre en ce lieu
si c’est pour n’être vue
jardinier où es-tu
qui me couverait des yeux?
Aux troisièmes matines,
la rosée, certes, est là
ainsi que l’astre diurne
mais d’yeux, non pas
Rien que toiles et brise
et, dès la fin du jour,
l’un de mes liens se brise
et je perds un atour
Au lendemain du doute,
mes feuilles se plaignent toutes
et, bien obligée du sort
peu me suffisent encore
Au sixième, j’expire
mes pétales me quittent
mon dénuement empire
Et rien ne me reste
je meurs, tige sinistre
sans le regard d’aucun
sans son admiration, dans le chagrin
du rêve de n’avoir pu naître
Réséda

jeudi 8 mars 2012

Perdition....

on ne sait dans quels yeux,
pour quelle chimère,
on se perd,
on s’égare,
on s’enfonce
D’abord on s’entête
on se trouve des raisons
puis, comme un robinet qui fuit,
on déborde, on suinte,
on laisse s’échapper la douleur,
on perd l’équilibre
la folie s’insinue,
jour après jour,
heure après heure,
sensation impérieuse
de sortir de son corps,
de s’écarteler
rassemblement impossible
moi ici, moi ailleurs
le même moi, pourtant,
à soi-même étranger,
mais encore combattant
sens d’une unité propre,
différente, unique,
Pourtant, jour après jour,
le miroir familier renvoie
une image qui n’est plus soi
qu’on veut encore soi,
précipice,
qu’on pourrait voir,
si l’on n’était perdu
c’est le début de la fin
par moments,
le frisson de la mort
parcourt votre échine
on ne le reconnaît pas
par moments,
un autre que vous s’exprime
par votre voix,
on ne le reconnaît pas plus
mais on l’adopte pourtant
C’est le point auquel
les humains vont diverger
certains vont ainsi s’accepter,
d’autres se pendront,
d’autres sombreront
aux charmes
de quelque paradis artificiel,
d’autres vireront au noir,
d’autres persisteront
dans la recherche d’une raison
Au total,
nous finirons tous fous
certains avec panache,
rattrapant par les cheveux
un sentiment de légèreté,
la plupart dans le médiocre.