vendredi 23 mars 2012

La rose OU le réséda

Rose je suis née
un matin de printemps`
lentement éclose
au soleil levant
sur mes pétales velours
la rosée s’est posée
pour mon tout premier jour
la nature m’a fêtée
ouvrant mon coeur au vent
j’épanouis mon vase
quelque insecte errant
y vient pour son extase
et, en parcourant ma corolle,
en innocence me reproduit
prépare le jour hélas inscrit
où graines tomberont au sol
et puis s’en vient le soir
premier soir de ma vie
et, geste obligatoire,
je referme mon huis
mon coeur souffre déjà
de cette fermeture
au monde que ma joie
impose comme fêlure
au lendemain matin,
de nouveau, mon corps s’ouvre
mais mon espoir est vain
aucun oeil ne me couvre
pourquoi vivre en ce lieu
si c’est pour n’être vue
jardinier où es-tu
qui me couverait des yeux?
Aux troisièmes matines,
la rosée, certes, est là
ainsi que l’astre diurne
mais d’yeux, non pas
Rien que toiles et brise
et, dès la fin du jour,
l’un de mes liens se brise
et je perds un atour
Au lendemain du doute,
mes feuilles se plaignent toutes
et, bien obligée du sort
peu me suffisent encore
Au sixième, j’expire
mes pétales me quittent
mon dénuement empire
Et rien ne me reste
je meurs, tige sinistre
sans le regard d’aucun
sans son admiration, dans le chagrin
du rêve de n’avoir pu naître
Réséda

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